L’enfer du dimanche
Le point de départ formulé dans le titre et plus tard tout aussi clairement par le personnage de Dylan Minnette, consiste à faire des circonstances d’une « open house » un véritable concept horrifique.
Un postulat tout ce qu’il y a de plus enthousiasmant, tant il fait écho aux thématiques qu’on reconnaît plus généralement dans les home invasion ou maisons hantées. L’idée, précisément, que les habitants d’une maison n’en sont eux aussi que des visiteurs tandis que les propriétaires réels sont invisibles et, bien entendu, menaçants. L’idée, tout autant glaçante, que les murs d’une maison comme ses portes fermées à clé ne sont que des leurres rassurants qui n’empêcheront pas quelqu’un d’entrer.
Un film d’horreur, vraiment ?
À ce titre, The Open House tente d’illustrer son propos en mettant en scène des « entrées » et des « sorties », toutes plus mystérieuses les unes que les autres. Mais ce faisant, le film oublie de préserver un minimum requis de crédibilité et tend à nous faire croire que les locataires actuels n’iraient donc jamais vérifier qu’un visiteur est sorti ou non de leur maison. De la même façon, le film use et abuse d’effets musicaux oppressants pour n’enrober artificiellement, en définitive qu’un grand vide pendant une première heure très, très longue. Une porte qui grince de temps en temps et des coups portés contre le sol de la cave ne suffisent pas à créer une atmosphère menaçante. Comble du comble, le film répète ses scènes à l’usure, faisant ainsi d’une panne de chaudière l’enjeu horrifique le plus flagrant… Une seule et unique scène viendra porter le coup de l’horreur et du malaise avec réussite, celle qui constitue l’élément de preuve de l’home invasion. Mais cette promesse soudaine d’un réveil du film laisse à nouveau place à l’ennui.
Le film manque cruellement de rythme et, très vite, on s’intéresse davantage à la relation mère/fils, touchée par le deuil du père. Cette dynamique est autrement plus nuancée que celle de l’horreur et des invités surprise, mais elle reste secondaire et hérite d’un final désastreux, rattrapée par l’horreur, ou plutôt une sorte de trash ironique détestable. L’échec du film dans son dernier acte est le résultat logique de l’inefficacité totale de l’horreur dans sa longue première partie. Il en devient alors prétentieux et frustrant, ce qu’il ne peut franchement pas se permettre après avoir fait dans l’improbable et la bêtise crasse.
The Open House est un raté complet qui peut se vanter, à la limite, d’avoir proposé un concept original. Mais quelle exécution catastrophique ! La réalisation peu inspirée est à peine compensée par des effets lourds et déjà vus, comme une déclinaison de lieux communs de l’horreur aussi paresseuse qu’inefficace. Une redéfinition de l’ennui servie par Suzanne Coote et Matt Angel.
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Scénario : Matt Angel, Suzanne Coote
Avec Dylan Minnette, Piercey Dalton, Patricia Bethune
Sortie le 19 janvier (Netflix)
Horreur
Une mère et son fils emménagent dans la maison de vacances d’un parent à la suite d’une tragédie, mais des forces mystérieuses semblent se liguer contre eux.